Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou
Franz West au Centre Pompidou

Méconnu en France, mais adoubé par le monde l’art, l’autrichien Franz West fait l’objet d’une grande rétrospective au Centre Pompidou avec près de de 200 œuvres réunies. Du 12 septembre au 10 décembre 2018.

 

Qui connaît Franz West en France ? Pas le grand public en tout cas. Né en 1947, mort en 2012, il est l’un des artistes les plus influents des cinquantes dernières années nous dit le Centre Pompidou. Lion d’or de la Biennale de Venise 2011, exposé à la Documenta de Cassel, supporté par les galeries les plus influentes, il a tout de l’artiste qui fait rêver les milliardaires collectionneurs et le monde de l’art contemporain : provocation, sarcasmes, oeuvres trash et colorées, formats importants, « je-m’en-foutisme » savamment orchestré, référence à l’actionnisme viennois et à Freud… Mais exposée sous forme de rétrospective dans un musée, son oeuvre ne court-elle pas le risque de l’enterrement de première classe ?

 

Pourtant dès l’entrée de l’exposition le spectateur devient acteur. L’oeuvre Auditorium, initialement créée pour la Documenta 9 de Cassel en 1992, consistant en 72 canapés en fer à béton recouverts de tapis (grosse référence au sofa de Freud…) accueille ce jour une cinquantaine de personnes qui semble avoir trouvées là un moment de repos. Couchées, en tailleur, affalées, endormies, dans la lumière rasante de la fin de journée. On traverse l’allée centrale pour accéder à l’exposition elle-même dans cette atmosphère étrange.

L’œuvre Auditorium sera d’ailleurs au centre d’un programme de performances et de rencontres pendant toute la durée de l’exposition. Des commissaires, artistes, musiciens et amis de Franz West seront invités.

West, autodidacte, ancien drogué et voyageur, travaillait souvent en collaboration avec d’autres artistes (Albert Oehlen, Mike Kelley), il voyageait entouré de son cercle d’amis, était un grand amateur de musique (il a travaillé sur des opéras avec Michael Mautner) et a collaboré avec le trompettiste Freddie Jellinek et le compositeur de Jazz Franz Koglmann. Cela permet sans doute de mieux comprendre l’aspect éclectique des oeuvres présentées.

 

Des photos permettent de saisir l’aspect performatif de certaines, notamment avec les “Passstücke” ses premières sculptures du début des années 1970, des sortes prothèses amovibles que le spectateur pouvait adapter sur son corps, des « mise en forme d’états névrotiques ». Il va ensuite créer des sculptures en papier maché dans un esprit post-dada cracra. On découvre aussi de nombreux dessins et affiches faites de peinture et collages, certaines sont très réussies.

Franz West s’intéresse aux frontières entre art et design, l’Auditorium en est l’exemple le plus parlant, mais on en trouve également de nombreux échos tout le long de l’exposition. Des sièges informes en résine colorés ponctuent notamment l’espace.

A partir de 2000 il va travailler sur des sculptures monumentales, phallus, crottes géantes dans des couleurs criardes, installées dans la nature. Il dira alors qu’à sa grande surprise le contraste ainsi créé n’était pas aussi laid qu’il le pensait… Des maquettes de ces installations sont exposées.

 

Et puis on retiendra aussi, à l’entrée de l’exposition, une série de dessins intitulées  « Mutter Kunst ». Littéralement, de l’art pour sa mère, qui était inquiète de jamais voir son fils faire quelque chose de sa vie. Des dessins émouvants qu’il ne souhaitait exposer qu’après sa mort.

 

Site du Centre Pompidou