Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, 1ere rétrospective en France au musée Jacquemart-André
Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, 1ere rétrospective en France au musée Jacquemart-André
Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, 1ere rétrospective en France au musée Jacquemart-André
Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, 1ere rétrospective en France au musée Jacquemart-André
Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris, 1ere rétrospective en France au musée Jacquemart-André

Américaine, mais qui a vécu 60 ans en France sans jamais demander la nationalité française, peintre des mères à l’enfant sans jamais devenir mère elle-même, défenseuse des impressionnistes mais qui se disait peintre « indépendante », Mary Cassatt est une personnalité plus complexe que l’homogénéité de son œuvre ne pourrait le laisser penser.

C’est la 1ere rétrospective française pour Mary Cassatt (1844-1926), artiste américaine qui a su faire découvrir l’impressionnisme à ses (riches) compatriotes et qui a produit elle-même une œuvre qui tourne autour de l’enfance et de la maternité.
Pourtant ce fut une artiste célèbre, aussi bien en France qu’aux États-Unis et qui avait pour marchand et ami Paul Durand-Ruel, le grand marchand impressionniste.

Dans les salles dévolues aux expositions temporaires du beau musée Jacquemart-André, on découvre une série de scènes et portraits au style impressionniste donc, à la facture et aux cadrages « modernes » et souvent sans complaisance avec ses sujets (ce qui lui fut souvent reproché). Le sujet lui nous semble plus classique, ou en tout cas par sa répétition (accentué par le choix des œuvres) il semble imposer les limites de cette peinture qui pourtant est loin des académismes de l’époque.

Ainsi, on oscille en permanence entre temps révolu, la haute société du XIXe siècle vue sous le prisme domestique et des loisirs, et la modernité avec ces cadrages audacieux, ces sujets naturels, la touche libre, les couleurs franches…

On se construit une figure libre et férue d’expérimentations (amie de Degas qui la conseilla à ses débuts) et voilà qu’elle apparaît soudainement sous les traits d’une dame de la haute société qui peignait les siens sans s’écarter de son rôle de femme de l’époque : à la maison avec les enfants.
On ressent de l’agacement dans ces visages invariablement roses, on est étonné pourtant de l’air maussade, sans beauté de certains de ses modèles.
La peinture « Petite fille dans un fauteuil bleu » (1878) utilisée pour l’affiche illustre à merveille ce paradoxe d’une modernité sage, comme mise en sourdine.
On y voit un talent, une ambition artistique étouffée par les convenances d’une société qui permettaient aux femmes de peindre à condition que cela reste un hobby…

Si Degas fut la grande référence pour elle, on s’amuse dans l’exposition à reconnaître les diverses influences qui ne cessent de traverser son œuvre : Nabis, estampe japonaise, Rubens et l’art de la Renaissance entre autres.

Pourtant l’autre découverte de cette exposition c’est le rôle de Mary Cassatt, qui  fut une ambassadrice extrêmement influente. Issue d’une des familles les plus riches d’Amérique, son frère Alexander préside la Pennsylvania Railroad, qui est alors la plus grande société du monde cotée en bourse ; elle ne cessera de promouvoir auprès des autres grandes familles de la côte est ces impressionnistes qui pour beaucoup y trouveront là des mécènes inespérés. C’est sans doute ce rôle de passeuse, volontairement en retrait, qui fait d’elle une figure incontournable de l’Impressionnisme.

Site de l’exposition : http://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/mary-cassatt